JEUDI 1 MARS 2012
Nous prenons un taxis, le paysage est magnifique, une terre désolée, sans vie apparente, un paysage presque lunaire.
Au bout d'une vingtaine de minutes de taxi, nous arrivons à El Calafate. Nous traversons une magnifique ville touristique, perdue en pleine pampa.
Notre hôtel se trouve un peu à l’écart du centre. L'accueil est chaleureux. Nous n'avons pas encore vu notre appartement, que le patron de l’hôtel nous amène vers une carte de la région, en nous disant que nous avons beaucoup de chance.
Nous le regardons étonnés. Un des plus beaux glaciers au monde, le Perito Moreno, se brise tous les 4 ou 5 ans, des gens du monde entier viennent le voir en espérant assister au spectacle, les télévisions sont présentes également. Et il va se briser demain ou après demain, à croire qu'il n'attendait que nous.
Après cette excellente nouvelle, nous prenons notre logement. Un chalet de bois très beau, tout confort.
Je demande au gérant s'il peut nous trouver une voiture à louer pas trop chère, avant demain pour que nous puissions nous rendre à volonté au glacier, ainsi que pour les besoins quotidiens. Ce qu'il fera, à 19h un loueur viendra nous chercher à l'appartement, nous conduira jusqu'à ses bureaux, ou nous prendrons possession d'une kangoo.
Nous en profitons pour faire quelques courses.
Nous mangeons au restaurant de la résidence. Le repas sera succulent. De loin, le meilleur que nous avons pris depuis des mois. Et la vue depuis l’étage est magnifique.
Le soir venu, nous regagnons nos pénates, et tentons de nous endormir.
Soudain, on commence à se gratter, les coussins sont envahis de bestioles minuscules, et noires qui nous piquent jusqu'à sang. Il y en a des quantités.
Je vais voir le patron, qui sans discuter nous donne un nouvel appartement. Il s'excuse, et il m'explique que certaines personnes vont visiter les parcs nationaux chiliens depuis ici, et qu'ils ne prennent pas leurs douches en rentrant. Je suppose qu'il a eu l'impression de me rassurer. Enfin, l'essentiel était de changer d'endroit.
Le nouvel appartement est identique au premier (sans les bestioles). Après une bonne douche générale, nous dormirons d'un sommeil réparateur.
VENDREDI 2 MARS 2012
Ce matin réveil à 9h, nous nous couvrons bien, et nous partons direction le Perito Moreno.
La voiture nous donne la température extérieure 15, ce qui est plutôt bien pour la saison.
Le glacier n'est qu'à 70 km de distance, nous n'en aurons pas pour longtemps.
Nous traversons des paysages extraordinaires, de montagne pelées (les pré-cordillères), de décors de westerns incroyable, de lacs magnifiques, sur fond de montagnes enneigées.
Nous nous arrêterons un instant sur le bord de la route afin de mieux admirer le vol majestueux de plusieurs condors au-dessus de nos têtes.
Au bout d'une demie heure de route, nous arrivons à l'entrée du parc national. Nous payons l'entrée (seuls les majeurs payent.). Et nous parcourons une douzaine de kilomètres supplémentaires dans le somptueux parc national des glaciers.
Il s'est mis à pleuvoir, et la température est en chute libre. On est passé de 15 à 10, et ça descend encore.
Nous arrivons au premier poste d'observation, ou nous voyons enfin le glacier Perito Moreno. Vue d'ici, malgré la pluie, il est magnifique.
Nous nous arrêterons à un second poste, puis nous reprendrons la route avec le glacier en fond de paysage. Splendide.
Nous arrivons à une aire de stationnement, nous sommes obligés de nous arrêter là, des minis bus font la navette jusqu'au glacier régulièrement et gratuitement. La température a encore chuté, nous sommes à 7°.
nous prenons un bus et grimpons au point culminant du parc.
Le sommet a été aménagé, il y a un restaurant, une boutique de souvenirs.
Sur le bitume, sont installés une grande tente et deux camions régie (de télévisions).
Des passerelles ont étés aménagées afin d'aller au plus prés du glacier.
Nous nous en approchons, il est immense, on apprendra par la suite, qu'il mesure pratiquement 500km². (le glacier Upsala, tout proche, en fait le double.).
Le glacier est magnifique, majestueux, d'un bleu époustouflant, plus clair au sommet qu'à sa base. Son front est d'une hauteur comparable à 2 fois la tour Eiffel, soit à peu prés 700 mètres.
Il est situé la ou deux bras de mers se rejoignent. Il avance a la vitesse incroyable de 2 mètres par jours (unique au monde), jusqu’à toucher la rive opposée, et couper la route a l'eau, qui montera a plus de 11 mètres de son niveau normal. La, l'eau fera son travail d’érosion, jusqu'à faire s’écrouler le glacier, qui mettra a peu prés 5 ans avant de revenir contre la rive, et que le processus recommence.
Et nous sommes là, par chance, au bon moment.
Hormis la beauté même du glacier, ce qui est surprenant, c'est de le sentir vivre, il bouge, avance et craque dans un bruit de tonnerre assourdissant. C'est très impressionnant.
Comme il fait froid et qu'il pleut, nous décidons d'aller manger avant de commencer l'observation
Il y a un monde incroyable au restaurant. Nous parvenons tout de même à nous faufiler, prendre un plateau et nous servir. Arrivé à la caisse, je n'ai pas assez de pesos, sur moi, je sors la carte bleue, mais ils n'ont pas de machines à carte, il n'y a pas non plus le moindre distributeur dans le secteur. Incroyable, nous sommes dans ce qui est l'endroit le plus touristique du pays, et ils font tout ce qui peuvent pour perdre de l'argent. Heureusement, ils acceptent les $ américains, et j'utilise nos derniers pour ce repas plus que moyen.
Nous reprenons le chemin des passerelles. Il fait toujours froid, mais il a cessé de pleuvoir. Nous nous installons a la passerelle la plus proche du glacier, nous avons l'impression de pouvoir le toucher.
Il y a moins de monde que ce que nous imaginions. Nous nous installons. Nous sortons l'appareil photo, le réglons en position films, visons le glacier au niveau de l'arche, et sans plus attendre, comme s’il nous attendait, le glacier s'effondre d'une belle moitié de la partie que tous le monde est venue voir s'effondrer. C'est magnifique. Plusieurs centaines de kilos de glaces se détachent du glacier, et se jettent dans l'eau dans un bruit assourdissant.
L'eau sera à nouveau bloquée, et ne pourra plus s'écouler à gros bouillons comme auparavant. Mais pas pour très longtemps, car la force de la nature reprendra ses droits au bout d'une vingtaine de minutes. Éblouissant.
Nous avons mis dans l'ordre les 8 photos que voici :
À côté de nous, se trouve un homme qui est un spécialiste du glacier. Nous entamons la conversation avec lui. Il vient ici depuis 15 ans, et c'est la première fois qu'il en tombe autant de journée. Souvent le château de cartes s’écroule de nuit, a l'heure ou le parc est fermé, et seul les cameras témoignent du moment.
Il nous confirme que nous avons beaucoup de chances.
Nous restons jusqu'à très tard (pratiquement jusqu'à la fermeture), nous verrons d'immenses blocs de glace tomber, et finir par flotter en descendant le bras de mer. La journée fut incroyablement forte en émotion, il est impossible de décrire l'incroyable spectacle auquel nous venons d'assister, même nos films auront du mal à refléter la réalité du moment.
Nous ressortons de la réserve, bien décidé a y revenir demain si le glacier ne ce n'est pas rompu pendant la nuit.
Sur le chemin du retour, nous faisons un arrêt sur un petit lieu de prière qu'il existe partout sur les routes chiliennes et argentines. Les personnes s’arrêtent et font des offrandes (bouteilles en plastique, cigarettes, fruits, etc...). c'est particulier. J’essaierai de me renseigner sur les raisons d’être de ces minis temples.
Nous irons manger en ville, puis nous rentrerons, fourbus et fatigués.
SAMEDI 3 MARS 2012
Levé tardif, nous étions fatigués de la veille. Bonne nouvelle, nous apprenons que le glacier ne s'est pas encore effondré.
Nous allons acheter de quoi pique-niquer, et nous y repartons. Aujourd’hui, il fait moins beau qu'hier, il pleut. Il fait froid. Nous arrivons au glacier à midi. Ce n'est pas comme la veille, les parkings sont pleins. Les voitures se garent où elles peuvent. Tous le monde espère que le grand jour est enfin arrivé.
Nous mangeons dans la voiture, et nous prenons un minibus pour le sommet.
Sans attendre, nous nous postons sur la passerelle la plus proche du glacier. Il a déjà bien diminué depuis la veille, mais la voûte est encore en place.
D'autres énormes morceaux du glacier, vont tomber, dans un énorme fracas, mais pas l'arche en elle-même.
Au bout de plusieurs heures, les gardes du parc feront évacuer la zone où nous sommes et obligerons tous le monde à monter d'un niveau.
On m'expliquera qu'il y a quelques années, la voûte, c'est effondrée avec tellement de violence qu'une trentaine de personnes postées au plus prés sont mortes emportées par les eaux.
Pendant notre attente, nous ferons la connaissance d'un couple de jeunes gens habitant en suisses David et Asia, venus en bus, devant bientôt repartir. Nous leur proposons de profiter de notre voiture s'ils veulent attendre plus longuement.
Nous y resterons jusqu'au bout du bout, le glacier ne s'effondrera pas. Nous repartons pour El Calafate.
Nous nous arrêterons en chemin, car David Photographe professionnel nous propose une séance photos dans le magnifique paysage patagonien, nous acceptons avec plaisir. Nous irons prendre un verre à la maison, et nous les conduirons à leur hôtel ; ce fut une rencontre très agréable, nous les remercions de leur gentillesse.
Nous irons dormir après un bon repas chaud.
DIMANCHE 4 MARS 2012
Aujourd’hui sera, une journée, dédiée au farniente.
Une balade et un repas en ville
Nous retournerons a l'appartement vers 16h ou Laugan jouera avec le fils du gérant qui a le même age.
LUNDI 5 MARS 2012
Aujourd'hui, Mélodie est malade, elle restera au lit pendant que Laugan fera son travail scolaire, et que j'irais chercher le repas.
Un plat typique argentin que nous conseille le gérant, une sorte de pizza, ou la pâte a été remplacée par de la viande, le «Matambre». J'en profite également pour acheter nos billets d'avion pour San Carlos de Bariloche, notre prochaine destination.
De retour à la maison, Laugan a fini son travail, et Mélodie va mieux. Nous ne faisons pas vraiment honneur au plat argentin, que nous n'aimons pas particulièrement. Heureusement, j'avais également pris une pizza qui fera notre bonheur.
Dans l’après-midi, nous décidons de nous rendre au musée de la glace, Mélodie et Laugan préfèrent rester à la maison. C'est dommage, mais je comprends qu'ils peuvent être fatigués, et je m'y rends.
Après quelqu'un minutes de route, j'arrive au musée, en pleine pampa. Il y a un vent incroyable, je dois retenir la portière avant qu'elle ne soit emportée. Mais le paysage est magnifique.
Je pénètre dans le musée. Je ne sais pas trop à quoi m'attendre. On m'explique les différentes salles, et on me rappelle la consigne principale, interdiction de photographier.
Le musée est incroyable. Il y a une partie scientifique ou on vous décrit les cristaux de glace, on explique de quoi est constitué la neige, comment se forment les glaciers, avec comme exemple souvent le Perito Moreno, mais également tous ceux de la région.
L'ensemble est étayé de photos, de films, de reportages, etc... Très bien fait.
Le musée comprend également une partie dédiée à Monsieur Moreno, célèbre chercheur qui a étudié toute la région des lacs argentin, et qui a fait en sorte que cette région appartienne a l'Argentine, et non pas au Chili. Le pays lui est très reconnaissant, et ne manque pas une occasion de l'honorer.
Le musée est très beau, et très bien fait. Croyez-moi sur parole, car je n'ai aucune photo, je ne regrette pas le déplacement.
Nous resterons à l’appartement le reste de la journée.
Le soir, la pleine lune se reflétant sur le lac que nous pouvons voir depuis notre balcon nous offre un magnifique spectacle.
MARDI 6 MARS 2012
Aujourd’hui est notre dernier jour à El Calafate, demain nous prenons l'avion pour Bariloche.
Nous nous levons tard, petit déjeuner et une douche, ou nous nous rendrons compte que le fils du gérant (âgé de 8 ans) se planque derrière les vitres des salles de bains pour mater les femmes se doucher. (ça promet.).
Nous en parlons au père qui nous promet de gronder son fils. Mais il nous semble plutôt que la chose lui semble peu importante.
Ça me fait penser à une charade qui se dit à propos des Argentins.
Savez-vous comment un Argentin fait pour se suicider ?
........ Il saute du haut de son ego.
Nous verrons bien si après mon passage auprès des sites de réservation des hôtels, il va garder toutes ses étoiles. Car entre les morbaks dans les lits et un gamin voyeur a 8 ans, ça commence à faire beaucoup.
Nous partons en ville vers 14h, repas et nous partons visiter un jardin dédié a l'histoire de la région et au parc des glaciers.
Le jardin est petit, il faut à peine 30 minutes pour le visiter, mais il est plutôt bien fait, sans être exceptionnel..
Des dioramas grandeurs nature montres en pleine action deux des principaux personnages de la région. Charles Darwin, et Augusto Moreno (encore lui) le père fondateur des frontières patagoniennes.
Nous verrons également des vieux objets moins intéressants.
À la sortie du parc, je ramènerais la voiture au loueur, puis, nous ferons notre dernier repas à El Calafate.
MERCREDI 7 MARS 2012
Ce matin, nous prenons un taxi pour nous rendre a l'aéroport. Le fils du gérant a encore raconté une banane à son père qui n'a rien compris a l'histoire.
Arrivés à l’aéroport, nous enregistrons nos bagages, nous payons les taxes d’aéroport, et nous passons au contrôle, ou la fliquette ne veux pas que j'embarque ma canne dans l’appareil. J'ai beau lui dire qu'elle m'est utile pour marcher, rien à faire. J'ai parcouru la moitié du monde sans problème, et ici, je tombe sur la frustrée du quartier qui veut rien comprendre. Bref, je lui laisse ma canne, dans le fond peut-être que son grand-père en a besoin, et qu'elle n'a pas les moyens de lui en offrir une.
Nous passons le contrôle, et au bout de 20 minutes, on nous appelle au micro, peur être que la fliquette a besoin d'autre chose qu'elle ne peut pas s'offrir.
En fait, ils avaient besoins d'ouvrir une valise déjà enregistrée, dont j'avais gardé les clefs sur moi. Je l'ouvre, et comme il n'y avait que les livres scolaires des enfants, ils m'ont demandé de refermer, sans rien nous prendre cette fois. Je suppose que l'éducation, ce n'est pas leur truc.
Bref, nous montons finalement dans l'avion et décollons à 1h30 de vol étonnement sans problèmes.
page suivante