MERCREDI 1 FEVRIER 2012
Il y a à peine 35 minutes de vol avec un ATR à hélice. Avant le décollage, le pilote demande à deux passagers assis au milieu de l'appareil de s’asseoir devant afin d’équilibrer l'avion. Autant dire que personne n'a eu besoin d'aller au WC de tout le vol.
Nous atterrissons, et malheureusement, le temps n'est pas au rendez-vous. Il ne pleut pas, mais ça ne va pas tarder.
Juanito, notre hôte, est venu nous chercher, et nous fait faire le tour du village. Nous indique l'unique route de l’île, la poste, les restos, la grande surface, la plage, etc... Puis il nous conduira au bungalow, et sa piscine.
Il a des vélos disposition, et nous nous en servirons pour aller faire un tour en ville.
Nous commençons par la grande surface, afin d'acheter de l'eau et quelques produits de première nécessité. Puis nous nous promenons dans le minuscule centre ville.
Il est à peine 9h, nous allons boire du jus de fruit et du lait de coco en bord de mer.
La serveuse nous dit que d'ici nous pourrons voir des ailerons de dauphins, et même de requins.
Voyant notre inquiétude elle nous dira qu'il n'y a aucun souci avec les requins, qui ont plus peur de nous que nous d'eux.
Nous continuerons notre chemin par le bord de mer, jusqu'à une petite et belle plage.
Nous serons surpris par les premières gouttes d'eau. Lorsque nous arrivons à l'appartement, la pluie a cessé, un plongeon dans la piscine et une énorme averse s'abat sur nous. Elle durera tout le reste de la journée.
Je vais profiter d'une accalmie pour aller acheter le repas du soir. Puis la pluie redoublera de violence, et nous ne sortirons plus.
Les enfants feront le travail scolaire.
J’espère que la pluie ne va pas durer, ça commence à devenir pénible. Heureusement que la population a le soleil dans son cœur, et que nous sommes toujours aussi bien accueillis.
JEUDI 2 FEVRIER 2012
Miracle, aujourd'hui, nous avons un soleil radieux. Nous en profitons pour prendre la voiture que Juanito met à disposition de ses clients, et nous partons faire le tour de l’île.
Nous roulons vers le nord, ou nous voyons les premiers Maraes, ce sont des pierres dressées servant de lieux de culte et de rencontre du peuple polynésien.
Nous garons la voiture, et en marchant ver le marae, nous passons à côté d'un petit cimetière de 2 tombes. Ce n'est pas le premier que nous voyons. Sur l'une d'entre elle, est apposée la photo d'une jeune fille. Nous nous ferons expliquer plus tard : les Polynésiens, vivent avec leurs morts, ils les enterrent dans leur jardin, ou sur le terrain en face de chez eux. Ça n'a rien de macabre, c'est culturel, et ça ne ternit en rien leur sourire.
En visitant le village, nous longeons une école au moment de la récréation. Les enfants jouent, il n'y a aucune agressivité dans leurs jeux, quand ils nous voient, ils font comme tous les Tahitiens, ils sourient et nous saluent. L'un deux va même nous dire d'aller juste un peu plus loin voir leurs anguilles sacrées.
En y réfléchissant, ce qui est étonnant, ce n'est pas la gentillesse des insulaire, mais le fait que ça nous étonne, alors que ça devrait être la règle. Nous avons décidément perdu beaucoup de savoir vivre.
Nous continuons notre route et nous nous arrêtons à nouveau afin d'observer dans un somptueux paysage des parcs à poissons, qui ne sont en fait qu'une technique de pêche ancestrale polynésienne.
Il s'agit de constructions en pierre (datant du 19eme siècle, mais encore utilisé aujourd'hui) qui permettent d'emprisonner les poissons, et ainsi de profiter d'une pêche plus fructueuse.
Après la visite d'un second Marae, nous nous arrêtons quelques instants à une galerie d'art. Il s'agit d'une minuscule galerie d'une peintre américaine, qui vit à Huahine depuis 18 ans. Nous lui achetons du produit anti-moustique qu'elle se fait livrer par caisses entières. Ici, les moustiques ne piquent pas, ils empalent (dixit Timsit). Heureusement, j'ai en ce qui me concerne, le meilleurs anti moustique du monde, c'est-à-dire, les enfants, que ces charmantes bestioles préfèrent à moi.
Notre parcours comprend la plage du Sofitel, qui a la réputation d’être splendide, et toujours surveillée par un employé de l’hôtel.
Surprise, les bungalows du Sofitel sont en ruine, de la rubalise entoure la zone, avec des écriteaux, danger ne pas pénétrer.
L’hôtel est à l'abandon depuis 2004, et la plage n'est plus complètement accessible. Nous visitons un peu ce spectacle affligeant, qui couvre un immense et magnifique terrain en bord de mer, puis nous repartons déçus, nous trouverons bien un autre endroit pour nous baigner.
Nous poursuivons notre plan de route, nous nous rendons à une ferme perlière. La route et les paysages sont fabuleux, de vraies cartes postales.
Nous prendrons un bateau afin de nous rendre à la ferme. Nous serons accueillis, par une jeune femme, qui nous expliquera en détail la technique de fabrication des perles.
Debout devant une petite table, elle nous montrera toute la procédure de fixation d'une perle (en nacre de moules spéciales japonaises). La méthode d'élevage, etc.. Super intéressant.
Puis nous passerons à la salle d'exposition (le but étant évidemment de vendre). ce que nous ne ferons pas, car si nous devions en acheter, ce serait bien évidement à Thierry et Caroline, qui nous accueillent chez eux à Moorea.
Le retour se fait également en bateau, et le pilote nous explique que, pendant la saison, régulièrement, les baleines viennent se reposer dans ce lagon avec leurs baleineaux avant de repartir en pleine mer.
Nous continuerons deux ou trois kilomètres avant de nous arrêter au pont des anguilles aux yeux bleus. Nous y rencontrerons nos compatriotes de l’hôtel, Hélène et Fabrice, qui sont plus courageux que nous, et qui ont fait le trajet à vélo depuis la pension.
Il y a peu d'eau sous le pont, et les anguilles sont énormes, certaines font allègrement 2 mètres. Elles ont un aspect d'anguilles, mais elles tiennent également de la Murène. Elles ont d’étonnants yeux bleus, et elles sont grasses comme des oies. Pas étonnant, car elles sont nourries régulièrement par les touristes, et par tous les habitants de l’île, car elles ont un caractère sacré.
Nous avions prévu une barquette de maquereau. Les anguilles s'en régalent. Elles se jettent dessus et paraissent assez voraces.
Les enfants vont rapidement surmonter leur peur du premier moment et plonger les pieds au milieu des anguilles.
Nous allons boire un verre avec nos voisins d'appartement, et nous décidons de nous retrouver le soir pour un apéro.
Nous reprenons notre route, et nous continuons à traverser de magnifiques paysages.
Nous arrivons à un village de pécheur, tout est calme et tranquille, au passage de notre voiture, les gens nous sourient et nous salut d'un jovial La orana, (bonjour) ou d'un simple salut de la main. C'est tout de même super agréable.
Nous en ferons le tour, et nous nous arrêterons manger chez Tara, un restaurant en bord de plage que nous a indique Juanito le gérant de la pension.
Le paysage est magnifique, nous avons la table en bord de mer, les couleurs de l'eau sont splendides, au loin, les vagues se brisent sur la barrière de corail, se transformant en une écume blanche qui va bientôt se mélanger une eau turquoise qui en se rapprochant du bord changera encore de couleur à plusieurs reprises avant de devenir cristalline à nos pieds. C'est tout simplement magique.
Nous dînons d'un poisson du jour à la vanille pour Mélodie. Le même poisson pour moi, mais sauce citron verts (divin), et Laugan fera le choix d'un poulet sauce à l’huître.
Nous finirons le tour de l’île tranquillement en admirant le paysage. Quand soudain, nous tombons en panne......................... De batterie d'appareil photo (nous avons utilisé les 3), ce qui va expliquer le manque de photos à suivre.
De retour à Fare (où se trouve notre pension), nous nous arrêtons sur la plage. Mais l’hôtel du bord de mer, organise une réception, et me demande de me garer ailleurs, et m'indique un chemin à proximité.
Les enfants se rendent à la plage, le temps que je gare la voiture à l'endroit indiqué. La route est très mauvaise, mais en effet, il y a une aire de stationnement avec déjà quelques voitures, et 5 ou 6 chiens couchés en mode, sieste.
Je gare la voiture et je vais à mon tour à la plage. L'eau est agréable, mais les rochers sont tous prés du bord. La plage est couverte de coquillage et de corail, et j'ai le même sentiment qu'à Gili meno en Indonésie, les plages sont belles mais pas pratiques pour la baignade.
Nous décidons de repartir et de profiter de la piscine de la pension. Nous reprenons la voiture, les chiens sont toujours là, en position de repos.
J'allume le moteur, et c'est comme si j’avais donné un top départ :
les chiens se lèvent, aboient, mordent les pneus de la voiture, c'est incroyable. Je mettrais un moment à sortir, de là, je n'ai pas envie d’écraser un des chiens tout de même.
Au bout d'une centaine de mètres, ils s’arrêtent et nous laissent partir, quelle aventure, mais ce n'est pas fini.
Nous continuons sur le chemin, à vitesse réduite, car il est plein de nid de poules. Nous passons à côté d'une maison, ou un rottweiler est sagement assis devant la porte grande ouverte.
Il regarde paisiblement passer la voiture, et soudain se jette sur ma roue avant, la mord, et retourne paisiblement devant chez lui.
Au bout de quelques mètres, nous entendons un bruit bizarre, le chien a réussi à crever le pneu. Énorme.
Je ramène les enfants à l'appartement tout proche, et je retourne au village faire les courses pour le soir, puis, je changerais la roue désormais complètement à plat.
Puis piscine, l'eau est chaude, on a l'impression de rentrer dans son bain.
Le soir, nous ferons en grand apéro avec Hélène, Fabrice, et Juanito. Moment très agréable, ou nous avons appris à nous connaître un peu plus, et ou nous avons eu également l'occasion de goûter une bière tahitienne très douce.
Nous ne ferons pas à dîner ce soir, l’apéro était trop copieux.
Puis repos bien mérité.
VENDREDI 3 FEVRIER 2012
Ce matin, ils n'y coupent pas, c'est école. Les enfants sont de plus en plus motivés, ça se passe de mieux en mieux.
Nous passons le début de journée à l’intérieur, car comme souvent, il pleut.
Nous croisons des Australiens qui reviennent de l’île de Pâques, ou ils a plu également 3 jours sans discontinuer, décidément, la météo n'est pas aux rendez-vous.
Dans l’après-midi, lors d'une accalmie, nous prenons les vélos, pour faire nous promener en ville. Nous avons photographié la cote dont le paysage est censé représenter une femme enceinte allongée. On y distingue clairement la tête à moitié immergée, les seins, le gros ventre, et les jambes repliées (Pour les jambes, c'est moins évident.
Puis nous allons prendre un verre en bord de mer.
Nous y rencontrons un couple de sétois, avec qui nous sympathisons, nous échangeons nos vues sur les îles parcourues, nous Huahine et eux notamment Moorea, ou nous irons après demain.
Ce fut un moment très sympathique. De plus, devant nous se déroule un entraînement au sport national de la Polynésie, la course de pirogue.
Ils filent à une vitesse incroyable, et nous apprendrons plus tard que l’équipe de Huahine est une des meilleures équipes de Polynésie.
Nous rentrons la pension, ce soir, Juanito nous a organisé un repas à base d'un plat de nouilles chinoises. Nous serons une dizaine à table. Cette soirée nous permettra de faire la connaissance des autres résidents de la pension, un couple de suisses allemand, une australienne originaire d’Amérique du sud avec sa fille, et bien sur nos voisins marseillais, Hélène et Fabrice, que nous connaissions déjà, mais avec qui nous partageons des moments sympas, et bien sûr Juanito.
La soirée durera jusqu'à tard dans la nuit, nous deviserons sur tout et n'importe quoi, le moment fut très agréable. Rencontrer du monde est toujours (très souvent) un moment de plaisir.
SAMEDI 4 FEVRIER 2012
Il a plu toute la nuit, mais au matin, il faut très beau, très chaud avec un beau ciel bleu.
Nous retrouvons nos voisins marseillais, qui prennent un avion pour Bora Bora en début d’après midi.
Nous discutons un bon moment sur notre terrasse, et nous irons dîner ensemble dans un restaurant en bord de mer. Moment agréable et sympathique, mais l'heure tourne et ils doivent prendre leur vol, bonne continuation à eux.
Il fait très chaud, et a notre retour, la piscine de la pension nous tends les bras, et nous y resterons une bonne partie de la journée.
Le soir venu, les enfants aurons école, encore une fois, ils s'y mettent sans difficulté.
Puis nous passerons une soirée tranquille à la pension. Les enfants feront un dernier plongeon de nuit. Demain, en fin de matinée, nous prenons l'avion pour Moorea ou nous retrouverons Thierry, Caroline, et leurs enfants.
MINI-BILAN
Mais aujourd'hui, cela fait exactement 6 mois que nous sommes partis,
Nous avons parcouru plus de 50 000 km tous moyens de locomotion confondus, pris 25 000 photos, et prés de 400 films.
J'ai vu mes enfants s'épanouir, s’émerveiller, rire aux larmes. Je les ai vus pleurer devant la beauté d'un paysage ou d'un spectacle.
Nous avons vu et vécus des choses incroyables, rencontrer des personnes, des peuples, des cultures extraordinaires, fait d'incroyables nouvelles expériences, et une question se pose à nous : comment allons-nous faire pour revenir à une vie «normale».
La question se pose d'autant plus, que nous n'avons pas encore répondu a la première : est-ce qu'on revient ?
Nous n'aurons pas, je pense la réponse dans l’immédiat, finissons notre voyage, il y a encore tellement de choses à découvrir.
DIMANCHE 5 FEVRIER 2012
Nous préparons nos valises, et nous sommes prêt 1h30 avant notre départ pour l’aéroport. Je n'ai jamais eu aussi chaud de ma vie, d’énormes gouttes de sueur me coulent le long du dos, des bras, du torse, c'est incroyable. Mais on ne va pas se plaindre.
Nous en profitons pour faire nos adieux à tous le monde, un voisin australo-colombien nous offrira le café.
11h30, nous montons dans le van de Juanito, nous sommes à l’aéroport en 5mn. Il nous dépose et restera un moment avec nous, il attend de nouveau clients qui débarquent de l'avion que nous prenons.
Un couple de personnes âgées se présentent à l'embarquement, ils s'agit de personnes qui ont beaucoup oeuvrées, pour les enfants de Huahine, une ribambelle de gamins les attendent, ils entonnent des chants les yeux en larmes, c'est très émouvant, y compris pour nous qui sommes extérieurs de tout ça.
j'avais avait lu un article sur ce couple, après être resté sur l’île de longues années, à priori, pour le plus grand bien des insulaires, ils en repartent définitivement, pour jouir de leur retraite. Leur départ ne passe pas inaperçue, et on sent dans le regard des enfants et des adultes présents un profond sentiment de tristesse.
Nous saluons une dernière fois Juanito qui a été un hôte gentil et avenant, et nous grimpons dans l'avion, le même ATR à hélices, et nous décollons. Nous arrivons à Moorea au bout de 25 minutes d'un vol sans histoires.
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